Le numérique reste(ra) un moteur pour la croissance française

PAC réalise tous les semestres l’analyse de la conjoncture du marché numérique français (ESN, éditeurs et ICT) avec numeum en interrogeant plus de 150 DSI et plus de 200 entreprises du numérique.

Les prévisions de croissance du PIB sont sujettes à des évolutions tous les trimestres ces derniers temps, ce qui montre l’ampleur des incertitudes qui planent sur l’économie de manière générale. Cela met aussi en exergue la difficulté à se projeter tellement les composantes du PIB peuvent évoluer rapidement dans un sens comme dans l’autre.

Dans ce contexte qui ne prête pas forcément à l’optimisme, le marché du numérique continue de se porter très bien. En effet, même si la croissance a ralenti en 2023 comparativement à 2022, celle-ci s’établit tout de même à +6,5%, bien au-dessus des +0,8% ou +0,9% prévus pour le PIB.

Le marché reste tiré par le marché des logiciels et plateformes cloud qui vont connaître une croissance de +10,3% en 2023 après une année 2022 assez exceptionnelle à +11,3%. Cette dynamique est et restera pour les prochaines années portée majoritairement par le cloud qui va continuer d’être un moteur très important du marché car il devient la fondation de toute transformation numérique. Ainsi, le SaaS va croitre de plus de plus de +17% en 2023 et le IaaS/PaaS public à plus de +25%.

Les grands enjeux des clients sont toujours bien présents et ont peu évolués en 2023 : la transformation vers le cloud qui est loin d’être terminée, tous les sujets autour de la donnée, que ce soit le big data ou encore les services autour de l’IA qui bénéficient de croissance autour de +20%, les services de cybersécurité qui restent dynamiques même si les volumes pourraient (devraient) être plus importants. Enfin, les sujets de numérique responsable sont bien dans les agendas des entreprises du numérique comme ceux des entreprises clientes. Les services autour du numérique responsable sont donc plutôt autour de +40% de croissance en 2023 !

Même si nous observons depuis l’été 2023 un léger desserrement de la pression sur les compétences, la guerre des talents reste à un niveau très élevé sur quasiment tous les types de compétences. Les départs se font souvent pour les clients ou les concurrents mais aussi pour devenir freelance. Les entreprises du numérique jouent sur les offres de formation, les modes de travail, les évolutions de carrières… pour fidéliser et garder les talents si « chèrement » acquis.

Le niveau de commande ayant un petit peu diminué en S2 2023, le book to bill (donc les commandes prises qui ne sont pas encore délivrées) s’est lui aussi « affaibli » et la croissance des revenus, notamment pour les entreprises de services, s’en ressentira sur le premier semestre 2024.

C’est pourquoi l’année 2024 devrait être un peu moins dynamique que 2023 mais toutefois conserver une croissance de +5,8% alors que les prévisions actuelles de croissance du PIB pour 2024 sont entre +0,8% et +1,3% selon les organismes (prévisions FMI, prévisions OCDE). Le secteur du numérique va donc rester une locomotive pour l’économie française en 2024.

Bien entendu, l’arrivée fulgurante de l’AI générative a quelque peu fait évoluer la position des entreprises quant à l’utilisation de cette technologie et nous voyons qu’elles se mettent en ordre de marche pour essayer d’en tirer profit. Même si aujourd’hui elles sont encore aux premières étapes de réflexion, d’identification des cas d’usages… nous sommes persuadés que cela aura un fort impact aussi bien pour les entreprises du numérique que pour leurs clients dans les années à venir. Les entreprises du numérique l’ont d’ailleurs bien compris et se sont emparées du sujet aussi bien pour leurs propres métiers / processus que pour développer des offres pour leurs clients.

L’évolution de plus en plus rapide et l’apparition parfois soudaine de technologies disruptives va entrainer un besoin continuel d’accompagnement et de transformation de la part des clients. C’est une des raisons pour lesquels le marché numérique devrait continuer de bénéficier de croissances intéressantes dans les années à venir.

Si vous souhaitez faire partie du panel de cette analyse (et en recevoir la note de conjoncture complète tous les semestres) en répondant deux fois par an à notre grande enquête de conjoncture, vous pouvez vous inscrire ici. La prochaine enquête sera lancée en mars. Nous comptons sur vous !

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