Une nécessaire transformation du secteur des transports pour s’adapter aux nouvelles conditions de marché

“Le changement n'est pas seulement création, il est d'abord crise.” A. TOURAINE

L’avènement de la pandémie en 2020 a plongé le secteur des transports dans une crise majeure. La crise du Covid-19 a eu un impact sans précédent sur l'année 2020 et les acteurs ont connu un recul de leur chiffre d’affaires : -59% pour Air France KLM, -14% pour SNCF, -54,5% pour Groupe ADP et -60% pour Amadeus. Tel Sisyphe et son rocher, le secteur des transports connait des difficultés à se redresser à cause de la cyclicité de la pandémie. Ainsi, même 2 ans après, la crise persiste dans les transports. Pour ne rien arranger, le secteur connait une nouvelle tempête avec l’émergence du variant omicron. Ainsi, quelles sont les perspectives de reprise pour le secteur des transports ?

Examinons les tendances dans chaque sous segments

Tout d’abord, le secteur aérien reste le plus handicapé par la crise sanitaire. Il connait une crise de long terme. Le trafic aérien subit des arrêts successifs suite aux mesures sanitaires de quarantaine, de distanciation sociale et de fermeture des frontières. Les interdictions de voyage et les mesures de confinement imposées sur tous les continents ont eu un impact considérable : pénuries de personnel, annulation de vols, réservations en chute libre avec un tourisme décroissant. Le redressement à court terme attendu suite à la mini reprise de l’été 2021 sera retardé par les nouvelles vagues épidémiques. Malgré le retour de la croissance du point de vue des services IT (+6,9%) entre 2020 et 2021, il semblerait que la reprise initiale, avec un retour du chiffre d’affaire égale à la situation avant Covid-19 ,prévue pour 2023 soit repoussée à 2026.Certes, les entreprises du secteurs aérien s’arment progressivement en accélérant leur transformation numérique. Néanmoins, le contexte économique n’est pas encore favorable à une reprise.

Ensuite, les sous segments du fret, du ferroviaire et des transports publics connaissent une reprise progressive. Le fret avait été impacté par la pandémie suite à des défis opérationnels en matière d’approvisionnement, d’une augmentation des délais de livraison, de l’incertitude dans la supply chain et une augmentation des coûts. Selon la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) , le commerce maritime s’était contracté -3,8%) en 2020, puis il est reparti (+4,3 %) en 2021. Les compagnies maritimes ont profité de la reprise du commerce international et de la forte demande de biens de consommation. Néanmoins, des ports encombrés et des tarifs élevés persistent. Le secteur ferroviaire avait lui aussi été durement touché par la crise suite au confinement, aux restrictions de déplacement, à la diminution du nombre de passagers et aux grèves. Cependant, les transports ferroviaires et publics se redressent progressivement. Au premier semestre 2021, SNCF Voyageurs et la RATP affichent un chiffre d’affaires croissant (+12%) et (+5%). Ils sont également poussés par les besoins de transformation et de grands projets comme le Grand Paris. Néanmoins, la reprise reste encore lente suite aux nouvelles vagues de la pandémie.

Le sous segment des services postaux tire son épingle du jeu. D’abord très affecté en 2020, la croissance repart. La Poste a dégagé un bénéfice net de 525 millions d'euros au premier semestre 2021. Le groupe a réussi à se diversifier et à s’orienter vers la digitalisation de ses activités.

En conséquence, la pandémie a obligé à réduire les effectifs, à reporter les investissements et à supprimer des projets. Ainsi, comment le secteur peut-il se prémunir des prochaines ondes de chocs et entamer une phase de résilience ? La résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents. Chez PAC, nous pensons que pour relever leurs défis, les entreprises de transports doivent accepter de muter progressivement en hiérarchisant leurs enjeux et en sélectionnant les technologies les plus optimales grâce aux conseils des ESN. Elles devraient investir dans l'innovation, l'expérience client, améliorer leur efficacité opérationnelle, transformer leur processus internes vieillissant, accroître leurs performances grâce à des services supplémentaires, externaliser des parties de leurs processus informatiques et, éventuellement, penser à de nouveaux modèles commerciaux grâce notamment à des technologies comme le cloud computing, l'analytics, l'Internet des objets et l’IA.

Pour plus d’information vous pouvez vous référer au document "Transport - InSight Analysis - France" [accès abonné - anglais]