Les opérateurs télécoms ont encore besoin d’améliorer leur efficacité opérationnelle

Selon l’ARCEP, régulateur télécom français, les opérateurs ont investi un montant record de 14,9 milliards d’euros en 2021 en France (+11%). Ces lourds investissements s’expliquent à la fois par des déploiements massifs de fibre optique, mais aussi par les premiers déploiements 5G. Or, ces investissements ont commencé à porter leurs fruits. En 2021, le chiffre d’affaires des quatre « grands » opérateurs français a augmenté de +2,5%, une première hausse après plus de 10 années de baisses consécutives. Ce retour à la croissance s’explique certes par certains éléments conjoncturels (fort rebond des frais de roaming après l’effondrement du tourisme international en 2020) mais surtout pas une amélioration structurelle de l’activité, les ARPU (revenus par utilisateur) étant désormais orientés à la hausse, notamment avec la migration des abonnés fixe de l’ADSL vers la fibre optique.

Malgré cette amélioration opérationnelle, le secteur des télécommunications reste affecté par une forte pression sur les prix, des besoins élevés en Capex et une rentabilité en baisse. Dans ce contexte, le marché des Software et Services IT (SITS) a enregistré, selon les estimations PAC, une croissance de +5% en 2021 sur les télécoms en France, inférieure à la croissance de +6,5% enregistrée pour l’ensemble du marché SITS français. Cette sous-performance devrait se poursuivre en 2022 avec une croissance attendue à +5,3% pour le secteur (vs. +7,5% attendus pour l’ensemble du marché).

Dans un marché très concurrentiel, la majorité des projets IT restent axés sur la digitalisation des processus, l’efficacité opérationnelle et la réduction des coûts. Avec des capacités cloud internes, les opérateurs sont souvent avancés sur le sujet et ont déjà entamés de grands projets autour de la migration des applications à tous les niveaux de la chaîne de valeur (S4/HANA, CRM, finance, etc.). Les initiatives RPA (Robotic Process Automation) se multiplient tout en introduisant des notions d’intelligence artificielle (IA) afin d’optimiser la gestion, la sécurité, les opérations et la capacité des réseaux.

Le second grand chantier pour les fournisseurs de services IT se trouve sur le sujet de l’amélioration de l’expérience client. Les opérateurs font un usage de plus en plus important de la data et de l’IA pour cibler, au mieux, leurs opérations marketing. L’accent est mis sur l’analyse prédictive, c’est-à-dire l’identification de l’offre la plus convaincante à proposer aux clients existants en fonction de leur historique, et sur la réduction du taux de désabonnement par anticipation des potentiels besoins.

Le dernier enjeu d’importance demeure la modernisation des réseaux. Avec le développement de la 5G, qui permet l’attribution de fréquences spécifiques à certains usages (Network Slicing), et l’introduction des notions « edge cloud », qui permettra d’apporter la puissance de calcul et les applications du cloud à la périphérie du réseau, de nombreux nouveaux marchés vont s’ouvrir aux opérateurs. Nous pouvons ici citer des applications dans l’industrie 4.0, la santé, l’automobile autonome ou les expériences AR/VR grand public. Pour assurer leur succès, un écosystème solide, et ouvert, doit néanmoins se mettre en place entre les opérateurs télécoms, les hyperscalers (ou opérateurs de cloud), les développeurs d’applications et les entreprises de services numériques (ESN). En effet, seul un tel écosystème permettra d’atteindre les effets d’échelle nécessaires au succès commercial attendu et les ESN auront toute leur place à jouer grâce à leur solide écosystème de partenaires, leur bonne compréhension des enjeux métiers et leur capacités en termes d’orchestrations et de sécurité.

 

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