Intelligence artificielle, hybrid cloud et quantum : les trois piliers de la stratégie d’IBM ?
Ce mercredi, 14 juin, IBM France a réuni ses partenaires et ses clients à la porte de Versailles lors de son événement annuel IBM Think. L’agenda de la journée a été bien chargé et s’est déroulé autour des trois sujets clés : intelligence artificielle (IA) générative, cloud hybride, et quantique.
Un des leaders sur le marché de l’IA, IBM n’a pas manqué de présenter sa nouvelle plateforme de données et d’IA baptisée Watsonx, dévoilée en avant-première en mai 2023. La plateforme a pour ambition d’aider les entreprises à accélérer leur prise en main de l’IA dont l’IA générative (IAG) et son déploiement à l’échelle, avec le support d’IBM Consulting pour l’identification de « use cases » porteurs de valeur.
La plateforme comprend :
- Watsonx.ai, un studio de développement d’IA incluant une bibliothèque des modèles. Plus d’une vingtaine de modèle fondamentaux sont mis à disposition de ses clients par IBM ;
- Watsonx.data, un entrepôt de données adapté aux charges de travail d’IA ;
- Watsonx.governance, une boîte à outils de gouvernance de l’IA pour atténuer les risques associés à l’IA et assurer la conformité réglementaire (éthique, confidentialité, conformité, droit d’auteur, etc.)
Avec davantage d’entreprises s’intéressant au développement des cas d’usages spécifiques de l’IA générative, l’outil Watsonx, fournissant les clients un cohérent ensemble des outils et des compétences, devrait pouvoir trouver sa juste place sur le marché. En outre, IBM se fait un point éthique de faire en sorte que les solutions développées par ses équipes chez les clients doivent rester la propriété intellectuelle de ces derniers. Dans le futur, IBM vise à intégrer Watsonx dans ses produits historiques comme Watson Code Assistant, AIOps Insights, Watson Assistant, Watson Orchestrate, et the Environmental Intelligence Suite.
Côté cloud, l’annonce de l’acquisition d’Agyla SAS a aussi marqué cette journée. Fidèle à l’engagement d’accroître son chiffre d’affaires d’ici 2025, IBM poursuit ses emplettes dans les domaines stratégiques de cloud et d’IA. En occurrence, l’acquisition d’Agyla, lui permettra de consolider l’expertise de conseil en cloud hybride d’IBM Consulting ainsi que son positionnement auprès de ses grands clients français. Composée de 80 collaborateurs, Agyla a des capacités d’ingénierie de plateformes (AWS, Microsoft Azure…) et des compétences en modernisation, migration, DevOps et sécurité. Cette acquisition est un signal fort de l’ambition d’IBM de rester dans la course de l’accompagnement des clients dans l’adoption du cloud hybride, en capitalisant sur la plateforme IBM Redhat Openshift (orchestration de containers issue de kubernetes).
Résolument tourné vers le futur, IBM a aussi profité de cette occasion pour présenter, à travers le témoignage de Nicolas Théry du Crédit Mutuelle, les atouts de l’informatique quantique pour des cas d’usages spécifiques dans différents domaines, y compris la sécurité, la gestion de risques, la détection de fraude et le comportement client. Ce dernier a entre-autres démontré jusqu’alors les résultats très concluants. Les deux sociétés ont commencé à travailler ensemble en 2016, et aujourd’hui sont prêtes à franchir une étape, avec le plan sur 3 ans du développement et de la mise à l’échelle des usages identifiés sur l’accélérateur quantique d’IBM en Allemagne.
Selon PAC, ce projet illustre parfaitement une tendance générale sur le marché de l’IT : les technologies, auparavant limitées à des expérimentations scientifiques ou à des activités de recherche et développement prospectives, commencent à être envisagées dans le contexte concret des métiers. La combinaison des technologies d’automatisation et de l’IAG, de la puissance de calcul sans précédent promise par l’informatique quantique (Qubits) et la flexibilité des modèles d’architecture unifiée basés sur le cloud hybride semblent marquer le début d’une nouvelle ère numérique, avec, en filigrane, des enjeux très importants à gérer sur le plan éthique, social et écologique. Quoi qu’il en soit, l’IT est désormais devenue le « backbone » de nouveaux modèles d’entreprises basées sur la data et organisées en plateformes de services numériques internes et externes.
De son côté, la stratégie de recentrage d’IBM sur le développement des technologies de pointe et le conseil sur leur adoption semble prendre de la consistance et offre dès à présent à ses ESN partenaires des opportunités très intéressantes et un champ des possibles quasi infini en termes d’innovation pour leurs clients communs. Cependant, ces mêmes ESN investissent aussi de plus en plus dans le développement de leurs activités de conseil afin de remonter dans la chaîne de valeur et de se démarquer d’un simple rôle de fournisseur de compétences. Leur objectif est clair : accroître leur légitimité auprès des clients et renforcer leur positionnement par rapport à leurs concurrents.
Pour conclure, IBM Think a une fois confirmé la forte volonté d’IBM d’être le moteur d’innovation chez ses clients tout en misant sur les relations de proximité et de confiance. L’événement IBM Think Paris s’est déroulé de manière adossée à l’autre grand événement du jour, Viva Technology et, au-delà de la proximité géographique, PAC y voit également le symbole d’un nouvel IBM toujours plus volontaire à démontrer sa différentiation dans l’innovation et la R&D face aux digital natives et un élément qui gouverne aujourd’hui le secteur et cette confrontation de deux mondes : la conciliation des acteurs qui ont fait l’histoire passée et son héritage (legacy) et ceux qui incarnent le mieux le futur et ses promesses (digital).