2024 : une résilience du numérique face à un marché de plus en plus challenging

PAC réalise tous les semestres l’analyse de la conjoncture du marché numérique français (ESN, éditeurs et ICT) avec numeum en interrogeant plus de 150 DSI et plus de 300 entreprises du numérique.

Les prévisions de croissance du PIB sont sujettes à des évolutions tous les trimestres ces derniers temps, ce qui montre l’ampleur des incertitudes qui planent sur l’économie de manière générale. Cela met aussi en exergue la difficulté à se projeter tellement les composantes du PIB peuvent évoluer rapidement dans un sens comme dans l’autre. Bien entendu les « remous » politiques actuels ne participent pas à améliorer la confiance des entreprises et donc à relancer l’économie française.

Dans ce contexte, une grande majorité des clients du secteur numérique ont réduit leurs investissements en cours d’année 2024, ce qui entraîne un ralentissement significatif de la croissance. Celle-ci s’établit tout de même à +3,5% en 2024, bien au-dessus des +1,1% prévus pour le PIB

Le marché reste tiré par les logiciels et plateformes cloud qui vont connaître une croissance de +8,2% en 2024 après une année 2023 très bonne à +10,3%. Cette dynamique est et restera pour les prochaines années portée majoritairement par le cloud qui va continuer d’être un moteur très important du marché car il est la fondation de toute transformation numérique et bénéficie de contrats avec engagement sur plusieurs années la plupart du temps. Ainsi, le SaaS va croitre de plus de plus de +13% en 2024 et le IaaS/PaaS public à près de +19%.

Alors que le manque de compétences était le principal frein à la croissance chaque semestre depuis 2021, nous observons un retournement avec comme premier frein le manque d’opportunités commerciales. La tension sur les recrutements s’est donc grandement relâchée sauf sur les sujets les plus porteurs comme le cloud, la data ou encore la cybersécurité.

Il apparaît de donc plus en plus important pour entreprises clientes comme pour les entreprises du numérique de continuer à investir dans l’innovation afin de ne pas perdre en compétitivité, non seulement face à la concurrence française mais aussi internationale (notamment américaine). Pour cela, les entreprises ont besoin de soutien, notamment au travers des différentes aides utilisées par les entreprises du numérique comme le CIR (crédit impôt recherche), le CII (crédit impôt innovation), les aides de la BPI…

L’IA générative est en marche mais elle tarde à passer à l’échelle. En effet, les entreprises clientes qui font des projets (40%) en sont encore à la recherche de cas d’usage (69%, en augmentation vs S1 2024), sur du conseil en amont (74%, en augmentation vs S1 2024) et des PoC/PoV (76% mais en recul vs S1 2024). Dans le même temps, l’intégration de solutions d’IA générative du marché ou le développement de solutions d’IA génératives ont stagné en S2 2024.

Une explication à ce phénomène est que les freins sont encore nombreux, notamment le ROI difficile à estimer (41% pour les entreprises du numérique et 50% pour les entreprises utilisatrices) ou les cas d’usage à forte valeur ajoutée à trouver (39% pour les entreprises du numérique et 51% pour les entreprises utilisatrices). Dans la période de morosité actuelle, les freins ont tendance à prendre de l’ampleur car les entreprises doivent faire des choix sur leurs investissements. Mais les investissements qu’elles ne font pas aujourd’hui (et cela vaut aussi bien pour les entreprises utilisatrices que les entreprises du numérique) risquent d’entrainer une perte de compétitivité, de productivité par rapport à des concurrents internationaux qui, eux, continuent d’investir rapidement sur ce type de technologies (aux Etats-Unis notamment).

Les signes positifs permettant d’entrevoir la fin de cette période plus compliquée ne sont pas très nombreux à ce stade. C’est pourquoi l’année 2025 devrait être du même acabit que 2024 avec une croissance de +4,1%

Si vous souhaitez faire partie du panel de cette analyse (et en recevoir la note de conjoncture complète tous les semestres) en répondant deux fois par an à notre grande enquête de conjoncture, vous pouvez vous inscrire ici pour la prochaine enquête qui sera lancée en mars. Nous comptons sur vous !

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