La SNCF sur les rails de l'ère digitale grâce à son entité numérique
Le secteur des transports est en grande partie revenu à la normale. Le sous segment du rail et des transports en commun a su faire preuve rapidement de résilience. Le secteur du ferroviaire est en pleine évolution pour sortir de ses carcans classiques et dépasser des infrastructures obsolètes. PAC estime d’ailleurs une croissance du marché des logiciels et des services dans les transports de +6,6% en 2025, avec +5,6% pour les services IT et 11,1% pour les logiciels IT dans le sous-segment du ferroviaire et des transports publics.
L’ouverture à la concurrence et les impératifs environnementaux imposent à la SNCF de trouver des leviers pour se démarquer et se transformer. L’innovation et le digital sont ainsi des piliers centraux pour sa mutation et la e.SNCF est le fer de lance de cette évolution. L’entité permet au groupe d’améliorer sa productivité et simplifier son système d’information.
L’organe numérique de la SNCF s’est ainsi orienté vers l’acculturation à la data et l’intelligence artificielle. L’IA n’est pas une technologie nouvelle pour le groupe, elle l’exploite déjà via la maintenance prédictive. Toutefois, l’IA Gen s’est présentée comme un nouveau volet avec un large éventail de champs des possibles. Dans l’entité numérique, l’IA sert ainsi le travail autour du codage et permet des gains de productivité grâce a plus de qualité et de sécurité. Elle est un levier interne pour la reprise et l’amélioration des systèmes legacy et externe comme support utilisateur via un chatbot plus dynamique, adaptable et modelable aux requêtes des clients.
L’entité a également poussé les technologies telles que la 5G plus adaptée à l’environnement du ferroviaire notamment dans une logique de déploiement de robots mobiles ou d’opérateur d’usine. Les jeux olympiques ont également été moteurs dans la mise en place de système numériques pour assurer la viabilité de l’évènement. La cybersécurité a été un enjeu majeur. Grâce à l’intelligence artificielle, e.SCNF a déployé un système afin de trouver les failles, et un système défensif pour identifier les signaux faibles. Le passage en mode zéro trust permet au groupe que les applications soient bien développées, de sécuriser le réseau et a nécessité un travail en amont de plus d’un an. Cette résilience s’est illustrée par le maintien en condition opérationnelle des systèmes malgré une multiplication par 10 des attaques.
La sustainability est le fruit d’un travail de plusieurs années maintenant, qui s’exprime notamment par l’optimisation du matériel auprès des équipes, en évitant les multi affectations, et par une réflexion en amont sur les composants du ferroviaire pour diminuer la consommation des locomotives ainsi que pour suivre et augmenter la durée de vie des trains.
Depuis 5 ans, e.SNCF a davantage tendance à réinternaliser ses compétences afin d’être en mesure de mieux maitriser son avenir et diminuer ses coûts externes. L’intelligence artificielle est un outil interactif qui permet aux métiers de pouvoir se former, acquérir et perfectionner leurs compétences. Ainsi, grâce à l’IA, les 400 développeurs de l’entité peuvent monter en compétences en interne sans avoir recours à une prestation externe. L’IA permet une plus grande autonomie par rapport aux équipes IT mais nécessite un accompagnement car pour tirer le maximum de son potentiel, les talents doivent être en mesure de l’exploiter correctement en ayant la bonne attitude et en sachant poser les bonnes questions.
Pour 2025, e.SNCF compte rendre les API du système d’information (SI) plus transparentes et plus transverses pour continuer de déployer de l’IA et de la Gen IA plus interactive et proactive. Elle souhaite également continuer de travailler sur la cybersécurité, devenue un jalon indispensable pour exploiter le SI. L’enjeu majeur pour les années à venir du point du vue de l’entité numérique de la SNCF est de comprendre comment tirer parti de la technologie pour simplifier et fluidifier les processus. Certes, le SI actuel est adapté à des questions et à des processus définis. Pour Henri Pidault, DSI du groupe SNCF, le SI du futur aura une interface intermédiaire qui sera l’intelligence artificielle et qui permettra d’appréhender différemment l’architecture du système d’information en fonctionnant à travers le prisme des questions et des enjeux des collaborateurs. Le groupe SNCF est ainsi sur les rails d’une mutation profonde.